Le trafic maritime mondial ne cesse d’augmenter d’année en année. Cette circulation continuelle de bateaux sur les océans a une incidence sur la biodiversité des océans. Notamment les baleines qui naviguent continuellement entre la surface et les profondeurs. En effet, elles ont besoin de remonter à la surface régulièrement pour respirer. Leur déplacement est difficile à suivre et à détecter, même pour les pilotes les plus vigilants et expérimentés. Or ces magnifiques créatures marines font partie de l’écosystème traversé par les marins du Vendée Globe.
Comment protéger les baleine en réduisant les risques de collision ? De nombreuses initiatives émergent à travers le monde pour surveiller leurs déplacements et avertir les navires de leur présence.
Whale safe, un bouclier pour protéger les baleines
Whale Safe est un système de détection des baleines conçu pour réduire les risques de collision entre les navires et les baleines. Il repose sur des technologies qui permettent de détecter la présence de baleines et informer les navires de leur proximité :
– Réseaux d’hydrophones : ce sont des microphones sous-marins conçus pour capter les sons dans l’eau. Ces dispositifs sont placés stratégiquement le long des routes maritimes fréquentées par les baleines.
– Détection des signaux sonores : Les baleines émettent divers sons, y compris des chants, des claquements et d’autres vocalisations. Les hydrophones du système Whale Safe captent ces signaux sonores et les transmettent à un système central de traitement des données.
– Analyse par l’intelligence artificielle : Une fois les signaux sonores captés, l’intelligence artificielle entre en jeu pour analyser les données. L’IA peut distinguer les différents types de vocalisations des baleines. Cela permet de déterminer la présence de baleines à proximité des hydrophones.
– Alertes aux navires : Lorsque le système détecte la présence probable de baleines, il envoie des alertes aux navires naviguant dans cette zone. Les marins peuvent prendre des mesures pour éviter les collisions. Par exemple réduire la vitesse, changer de cap, être particulièrement vigilant.
Comment éviter les collisions avec les baleines pendant le Vendée Globe ?
Depuis le dernier Vendée Globe, le bateau Initiatives-Cœur est équipé d’un système de surveillance appelé OSCAR. Installé en haut du mât ce système surveille la surface de l’océan à l’aide de caméras optiques et thermiques pour voir de jour et de nuit . Il peut donc détecter à une distance comprise entre 600 mètres et 6000 mètres selon la taille de l’objet détecté. Oscar est aussi couplé à un système d’évitement actif lié au pilote automatique.
Par ailleurs, la quille d’Initiatives-Coeur est équipé d’un « Pinger ». C’est e un effaroucheur visant à avertir la faune marine de l’arrivée du bateau en émettant des ondes
Malheureusement l’efficacité de ce système suscite encore des interrogations : est-ce que ces ultrasons attirent, perturbent ou éloignent les baleines ? Dans de nombreux cas, les résultats des systèmes d’émission de signaux ultrasoniques ont été mitigés, notamment dans les zones de pêche.
C’est pourquoi les organisateurs du Vendée Globe ont décidé de changer le parcours de la prochaine édition du Vendée Globe 2024 en ajoutant une zone d’exclusion pour protéger les mammifères marins.
Zones d’exclusion sur le parcours du Vendée Globe
Plusieurs zones d’exclusion vont obliger les bateaux à contourner les zones où la présence d’animaux marins accroît considérablement le danger de collision. Ces zones sont définies en se basant sur les informations concernant les habitats de reproduction, d’alimentation et de migration des animaux marins. Mais aussi grâce aux données statistiques recueillies sur les collisions signalées pendant des courses en mer ou avec des navires commerciaux.
Espèces concernées : Rorqual commun, baleine bleue, baleine à bosse, cachalots rorqual boréal, petit rorqual, globicéphale tropical, baleines à bec. En savoir plus sur les différentes espèces de baleines sur le site baleinesendirect.org .
Açores et Canaries : Zone de reproduction, d’alimentation lorsque les animaux migrent entre les eaux arctiques durant l’été boréal et les eaux tropicales durant l’hiver boréal pour se reproduire.
Cap Vert : Zone de reproduction et de mise bas historique pour les baleines à bosse durant l’hiver boréal.
Cap de bonne espérance : Zone de passage lorsque les animaux migrent entre les eaux antarctiques durant l’été austral pour se nourrir et les eaux tropicales durant l’hiver austral pour se reproduire. C’est aussi dans cette zone que les les baleines à bosse et les cachalots se reproduisent durant l’été austral.
îles Kerguelen : Durant l’été austral, les grands cétacés se concentrent dans ces eaux antarctiques pour s’alimenter, Ils peuvent former de grands groupes qui s’étendent sur plusieurs kilomètres.
Cap Horn : Durant l’été austral, les grands cétacés se concentrent dans les eaux Antarctiques pour s’alimenter, notamment au niveau des îles sandwich, du cap Horn, et de l’ile de Kerguelen. Ils peuvent former de grands groupes qui s’étendent sur plusieurs kilomètres.
C’est notre devoir de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux de l’océan et de minimiser les risques de collisions entre les IMOCA et la mégafaune marine en tenant compte des routes migratoires des cétacés.
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