Le cyclisme, ce n’est pas que le Tour de France, la Vuelta et les Classiques Flandriennes, où les plus grands champions se disputent des arrivées au sommet et des sprints serrés. C’est aussi et surtout un sport de passionnés qui disputent des courses pour leur simple plaisir chaque dimanche. Ces courses, ce sont les clubs qui les mettent eux-mêmes en place tout au long de l’année.
Ce sport vit de passionnés et du dévouement de bénévoles toujours disponibles pour aider à organiser les évènements. Rencontre avec Didier Lecossier, membre du club de l’Association Sportive Mulsanne Cyclisme, et organisateur de la course annuelle et d’une randonnée.
« Une association qui suit la tendance actuelle »
Comme beaucoup de sport, le cyclisme perd de nombreux licenciés chaque année. L’AS Mulsanne Cyclisme n’échappe pas à la règle : « Nous n’avons plus que deux coureurs qui continuent à faire des courses dans tout le département. » Cependant, le club peut encore s’appuyer sur 8 cyclos, qui continuent de rouler régulièrement. Sans oublier tous les bénévoles concernés par les opérations menées par l’association.
« Nous vivons de deux évènements : la course et la randonnée »
200 participants lors de la course, près de 500 pour la randonnée. Chaque année, le club parvient à attirer un bon nombre de cyclistes venus principalement de la Sarthe. Environ 30 clubs répondent à l’appel pour la course.
Via ces deux évènements, le club réussit à satisfaire tout le monde: ceux qui préfèrent la route comme ceux qui préfère le VTT, ceux qui sont plus compétition comme ceux qui sont plus détente. Il y en a donc pour tous les goûts, ce qui permet d’avoir à chaque fois de bonnes affluences.
« Créateur d’engouement pour nos bénévoles »
« Chaque année, nous pouvons compter sur le soutien de près de 50 bénévoles pour la course. »
Tenue du podium, gestion de la circulation, logistique… Sans ces bénévoles, la tâche serait bien plus compliquée. Pour être encore plus efficace, il est bon d’avoir des personnes compétentes dans plusieurs domaines. Surtout, il ne faut négliger personne. « Nous essayons de mettre chacun à la place qui lui va le mieux, c’est souvent plus agréable pour lui, et ça nous est plus utile. »
« Des évènements fédérateurs pour un club »
« Nous en avons besoin pour continuer d’entretenir les relations à l’intérieur de notre club. »
On oublie trop souvent l’importance de ces évènements dans la vie associative. Bien sûr, ils permettent de montrer le club, de faire vivre le sport, de le pratiquer. Mais il y a un aspect social à l’intérieur du club qu’il ne faut pas négliger. Ils sont essentiels pour que les membres du club échangent, puisse monter ensemble des actions pour une association qui les rassemble. C’est ce que permettent la course et la randonnée au sein de l’AS Mulsanne Cyclisme. « Malgré le fait que nous n’ayons plus beaucoup de coureurs, le club continue à vivre grâce à ça. »
« L’organisation, facteur clé de succès »
« Tout d’abord, il faut prévenir la Préfecture, au moins 8 semaines à l’avance. Mais le gros de l’organisation se fait la veille et le jour J. »
Balisage du circuit, installation de la buvette et du podium, organisation de la sécurité, logistique de l’approvisionnement… Il faut penser à tout cela, et faire en sorte que tout soit près dès la veille. Le jour J, le challenge est que toutes les courses se déroulent sans accroc. Il faut donc encore une fois être rigoureux dans son organisation. « Ce sont des journées qui commencent à 7h et se terminent à 20h. ». Sans oublier que, le lendemain, il faut mettre les résultats en ligne et les communiquer sur des sites spécialisés et à la Fédération.
« La communication, un autre critère décisif »
« Pour la course, ce sont souvent des habitués, tout le monde se connaît. Mais il faut continuer à communiquer. »
Les sites spécialisés, la presse locale, la presse spécialisés et même la radio, tous les supports peuvent être utiles. Le club essaie donc d’être visible au maximum sur ces différents moyens de communication. Pour la randonnée, il faut procéder différemment, car il s’agit d’un public plus local. Des affiches sont donc exposées chez les commerçants de Mulsanne et des alentours.
« Une remise en cause à chaque évènement »
« On ne peut pas se permettre de laisser passer le moindre incident, car cela donnerait une mauvaise image de notre club. »
Un litige à l’arrivée ou une grave chute font partie des défis à surmonter. Tout est donc mis en place pour les éviter, avec la Croix Blanche et des bénévoles aux intersections et à l’arrivée. Il faut penser à tout. « Chaque année, nous avons de très bons retours, c’est gratifiant et encourageant. »
« Un équilibre financier »
« Bien évidemment, l’organisation de ces évènements entraîne des frais. Pour la course, il y a des frais de Fédération, de près de 700€, les motards pour ouvrir la route, 90€, et les coûts des récompenses. Pour le VTT, les frais de Fédération sont moins lourds, seulement 140€. Mais il faut penser aux repas de nos bénévoles et aux ravitaillements. Nous arrivons à couvrir tout ceci grâce aux inscriptions des participants. » L’association fait même mieux que simplement équilibrer ses comptes avec ses actions, elle parvient à dégager des bénéfices. C’est ce qui a permis, récemment, d’offrir aux adhérents et aux bénévoles des polos et des casquettes. « Nous parvenons à nous autofinancer. »
L’AS Mulsanne Cyclisme a aussi des soutiens financiers de la part de la commune, à hauteur de 600€, et de la part de commerçants locaux, qui offrent des lots pour la course.