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Les 3 clés pour comprendre et aider le cerveau d’un enfant stressé

Crise de larme, un refus catégorique de faire ses devoirs, ou le grand classique « j’suis nul, j’déteste les maths », comprenez et désamorcez ce qu’il se passe dans le cerveau stressé de votre enfant.

le cerveau d'un enfant stressé

En pleine poussée de stress devant un exercice de math, votre enfant se trouve incapable de résoudre ce problème qui vous paraît pourtant évident et à sa portée. Il est nécessaire de l’aider à quitter la zone stress pour rebrancher ses capacités de raisonnement. Une fois sa capacité à
réfléchir remise en route, miracle, vous le verrez trouver la solution tout seul !

Le stress face à un problème de maths va réveiller 3 acteurs stars du cerveau !

Lorsque votre enfant se retrouve en panique devant ce fichu exercice de maths, 3 acteurs stars se mettent en action dans son cerveau :

1. L’amygdale : le QG de crise

Aussi appelée « cerveau reptilien », c’est la partie la plus primaire de notre cerveau.
Nous la possédons en commun avec la plupart des animaux – et oui, bien sûr avec les crocodiles ! – ce n’est donc pas elle qui assure l’intelligence distinctive de l’espère humaine. Ce n’est pas elle qui
aide à résoudre les problèmes de maths.

En revanche, elle a un rôle capital : assurer notre survie en cas de danger immédiat, par exemple se protéger d’un lion qui bondit face à nous. C’est le QG de crise. Vivant dans une société moderne, urbaine, on pourrait croire que cette partie du cerveau si utile à la survie de l’homme de Cro-Magnon serait réduite au chômage technique chez nous.

Erreur ! Elle trouve au contraire à s’employer – et oui en particulier lors de la préparation d’un contrôle de maths ! – la suite de cet article va vous décrire comment.

2. L’hippocampe : la mémoire centrale

C’est une des parties du cerveau que vous voulez muscler chez votre enfant !
En effet, ce charmant hippocampe est le lieu de stockage de la mémoire : si l’apprentissage des tables de multiplication s’est bien passé, c’est là qu’elles sont stockées dans la tête de votre enfant.

L’hippocampe dispose d’une capacité de stockage quasi illimitée chez chacun d’entre nous, encore faut-il que l’amygdale ne vienne pas jouer des tours à votre enfant et l’empêcher d’accéder à cette précieuse mémoire.

3. L’hypothalamus : la Poste

C’est la Poste du cerveau, un petit organe situé à l’entrée qui va décider à qui envoyer les infos reçues de l’extérieur.

Dans le doute, s’il ne sait pas si une info reçue représente un danger potentiel ou pas – cet exercice de maths tordu dans lequel il manque 1 donnée pour résoudre le problème menace-t-il réellement ma survie d’être humain ? – il va envoyer 2 courriers : 1 à l’amygdale et 1 à l’hippocampe, charge à
eux de se concerter pour décider quelle réponse apporter.

Sous stress, ces 3 acteurs vont se liguer pour empêcher votre enfant de réfléchir : objectif survie, on débranche les neurones !

Imaginez que vous marchez dans la rue, quand tout à coup, il vous arrive une situation que vos ancêtres lointains ont connue avant vous : vous vous retrouvez nez à nez avec un lion !

le cerveau face au danger

Immédiatement, votre cerveau va capter toute une série d’informations : l’odeur du fauve, la couleur du pelage, la lumière autour de vous, un goût métallique dans la bouche…

Toutes ces informations sont reçues et triées instantanément par la Poste, l’hypothalamus, qui va envoyer 2 messages :

  • 1 message ultra rapide au QG de crise, l’amygdale : « DANGER !!! »
  • 1 message plus lent à la mémoire centrale, l’hippocampe « Est-ce que j’ai déjà rencontré cette situation ? ».

L’hippocampe peut faire 2 réponses « Oui, et c’est super dangereux !!! » ou « Non, au secours !!! ». Dans les 2 cas, il va envoyer 1 nouveau message à l’amygdale : « DANGER !!! »

Sollicitée d’abord par l’hypothalamus puis par l’hippocampe, l’amygdale prend les commandes. Et là, elle n’y va pas par 4 chemins : elle coupe TOUS les circuits de réflexion. Lors d’un IRM, on voit les neurones du néo-cortex (là où se font les raisonnements conceptuels) s’éteindre.

Seule reste active la petite zone de l’amygdale, qui va décider pour vous de la meilleure réponse à apporter au danger. Et des réponses possibles, il y en a 3 :

  1. La fuite : prendre ses jambes à son cou, en espérant être plus rapide que le lion.
  2. La lutte : se battre à mains nues avec le fauve.
  3. Le repli : se figer sur place en attendant que ça passe.

Il est très important de noter que ce n’est pas vous qui allez choisir votre réaction face au lion. Votre capacité de raisonnement est totalement débranchée, c’est votre amygdale qui choisit pour vous. Vous pourrez toujours vous refaire le film 200 fois dans votre tête après, si vous avez survécu à la rencontre avec le lion : votre réaction a été un réflexe, vous n’avez pas eu le choix.

Toute ressemblance avec le dernier entretien avec votre boss au bureau serait purement fortuite… encore que, pas tout à fait 🙂

Face à un lion féroce ou face à un exercice de maths, c’est bizarrement la même mécanique qui se met en place !

Imaginez que l’hippocampe de votre enfant ait stocké un souvenir du type « ouh là oui, je reconnais ce traquenard, la dernière fois j’ai pas réussi à résoudre le problème de maths, je me suis pris un 4/20, et mes parents m’ont engueulé ».

L’hippocampe va de suite envoyer un signal panique à l’amygdale : « DANGER !!! ». L’amygdale va alors prendre les commandes et débrancher les capacités de raisonnement de votre enfant.

L’exercice de maths s’étant transformé sous l’effet du stress en un message « DANGER !!! », voilà des réactions que vous allez reconnaître chez votre enfant :

« Non, maman, j’ai pas de devoirs à faire ce soir »

« Et au fait, on avait dit qu’on finirait d’abord cette dissertation de français ? »

« Et si on appelait papy et mamie, ça fait longtemps qu’on les a pas eu au téléphone ? »

« De toute façon, le prof est nul, il nous a rien expliqué »

« Et grand-père, il était nul en maths et pourtant il a réussi dans la vie, non ? »

« De toute façon, j’suis nul, j’y arriverai jamais »

Comment aider votre enfant : 3 étapes pour rebrancher ses capacités de raisonnement

Étape 1 :

Quand vous reconnaissez ces symptômes, vous savez maintenant ce qui vous reste à faire : oublier le problème de maths pour l’instant et aider votre enfant à calmer la réaction de stress.

Respirer, boire un verre d’eau, faire une pause, rire, jouer 15 minutes ensemble, faire un exercice de sophrologie…

Étape 2 :

Revenir au problème de maths lorsque ses capacités de raisonnement sont rebranchées et l’accompagner sur les étapes du raisonnement qui restent difficiles pour lui.

Là miracle, vous avez à faire à un autre enfant : un enfant qui devient capable de repérer les infos données dans ce problème de maths, de poser des questions sur les éléments qui lui manquent, de se rappeler que le théorème de Pythagore c’est bien utile pour calculer les dimensions d’un triangle rectangle…

Étape 3 :

En revenant dans un état calme à ce problème de maths, votre enfant va emmagasiner un souvenir positif – qui sera stocké, devinez où ? Dans la mémoire centrale, l’hippocampe ! Ce qui va l’aider pour le prochain exercice de maths.

A la vue d’un prochain problème difficile, quand l’hypothalamus ira interroger l’hippocampe, l’hippocampe répondra tranquille « ah oui, j’ai déjà vu un problème tordu il y a peu de temps. J’ai d’abord stressé puis j’ai retrouvé mon calme et j’ai réussi à le résoudre. Pas besoin de mettre l’amygdale en alerte, je suis capable d’étudier ce problème ».

Si le souvenir positif stocké dans l’hippocampe est submergé par un historique de dizaines voire de centaines de souvenirs négatifs, il est fort possible que la réaction de stress s’enclenche de nouveau.

Alors, pensez à réactiver ce souvenir positif chez votre enfant : « tu te souviens, la dernière fois, tu as été stressé aussi par un problème difficile, et puis tu as retrouvé ton calme et tu as réussi à poser les bonnes questions pour chercher une solution ».

Exercice de maths après exercice de maths, vous l’aiderez à se constituer une base solide de souvenirs positifs qui lui permettront d’aborder les prochains exercices avec de plus en plus de confiance en lui « je suis capable, je peux y arriver ».

À vous de jouer ! 🙂

 

Source : Parents du 21ème siècle