Le vrombissement des tondeuses à gazon résonne dans votre quartier. Après leur passage, plus une fleur sauvage, plus une herbe qui dépasse. Contre ce désert vert, installez vite une prairie sauvage chez vous !
Intérêt d’une prairie sauvage
Tapis vert à grands frais
Dès le début de chaque printemps, c’est la même chose : pour avoir une belle pelouse bien drue, bien dense, bien homogène, les corvées de tonte hebdomadaire commencent, accompagnées de celles liées aux scarifications pour enlever les mousses, aux arrosages réguliers dès que le vert vire légèrement au jaune, aux ajouts d’engrais quand ce ne sont pas des traitements aux herbicides sélectifs. Et tout ça pour un résultat final quasi inévitable : une pelouse pauvre en espèces végétales, qui finit la saison souvent usée par le soleil et les pas des amis visiteurs. Et si on envisageait les choses autrement, plus riches, plus simples, et beaucoup moins coûteuses.
Spectacle vivant
Voir les choses autrement, ce peut être de laisser faire en grande partie la nature, en transformant (au moins) un coin de sa pelouse en prairie sauvage. C’est prendre le temps de la laisser pousser, de la voir évoluer au fil des semaines et des saisons, c’est venir y voir les fleurs grandir et s’épanouir peu à peu, puis se transformer en hampes de fruits souvent très beaux eux aussi. C’est aussi se donner l’occasion de grandes surprises, en se penchant un peu sur cette prairie pour y regarder de près, pour y découvrir une petite faune s’installant rapidement dans cette mini réserve sauvage : sauterelles, grillons, papillons, musaraignes ?
Aménagement de diversité
Ce spectacle changeant et permanent à la fois demande peu de chose pour se mettre en place dans votre jardin, à commencer par une organisation de l’espace : tel endroit de passage continuera à être tondu régulièrement, d’autres îlots, au contraire, seront laissés à eux-mêmes, tandis que quelques poches seront carrément cultivées pour y accueillir la plus grande diversité.
Ondulantes graminées
Non, les prairies cultivées, même sans fleurs sauvages, ne sont pas des monocultures ! Même en milieu agricole, les prairies de fauche regroupent la plupart du temps des dizaines d’espèces et de variétés de graminées fourragères, toutes plus variées dans leurs formes délicates les unes que les autres. Pour découvrir cette diversité, il suffit de s’y pencher un peu.
Le ray-grass
Celui d’Italie est bien connu puisqu’il est le composant principal de bien des gazons vendus dans les jardineries, parce qu’il fournit, sur quasi tout type de sol, une herbe rustique aux touffes larges, vigoureuses et résistantes, qui garnissent bien le sol. Bref, l’idéal pour un gazon sportif, comme disent les réclames.
La fétuque des prés
Appréciée des agriculteurs parce qu’elle fournit un foin fin et nutritif, cette graminée est très employée dans les prairies de fauche. Difficile toutefois de la distinguer du ray-grass : il faut lorgner ses épis de près pour constater que le pédicelle de la fétuque est cylindrique, contrairement à celui du raygrass, légèrement cubique.
Le dactyle aggloméré
Voici une des graminées les plus répandues naturellement, sans doute parce qu’elle est aussi une des plus rustiques, poussant tôt au printemps sur quasiment n’importe quel type de sol. De nombreuses variétés existent, très proches, mais en même temps suffisamment différentes pour offrir leur diversité.
Le pâturin des prés
Cette graminée aux épis particulièrement délicats pousse bien dans les prairies fraîches et fournit un gazon touffu et serré. S’il s’élève peu la première année, il fournit dès l’année suivante une herbe fine et compacte. Pour les agriculteurs, il fait partie des meilleures graminées à foin.
Naissance d’une prairie sauvage
Ce qu’il faut : une bêche, un râteau, un arrosoir, une faux, des graines de fleurs sauvages.
Préparez le sol
Un sol bien retourné et une terre finement travaillée, sans engrais (la prairie préfère les sols pauvres), voilà un bon départ. Commencez par mettre la terre à nu en arrachant les graminées, bêchez légèrement et ratissez si nécessaire pour briser les mottes.
Améliorez le sol
En travaillant le sol, vous allez aussi apprendre à le connaître :
- si l’eau y stagne longtemps et que la terre est lourde, il est argileux, il faut l’aérer beaucoup, en perçant des trous avec une bêche ;
- s’il est très léger et sableux, ajoutez un peu d’humus qui retiendra l’eau ;
- s’il pousse près de chez vous des châtaigniers ou des bruyères, votre sol est acide, vous pouvez y épandre un peu de chaux.