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  Comment les hommes sont-ils passés des pirogues aux trimarans ?  L’histoire de la voile et des avancées technologiques au cours de l’histoire de la préhistoire à nos jours, retracées en 2 vidéos par Les topos d’un Boc

D’où viennent les mots « voile » et « bateau » ?

Le mot voile vient du latin velum qui désignait un tissu permettant de protéger du soleil ou de réduire la hauteur d’un local. Pas grand chose à voir avec le monde marin à priori. Jusqu’au 19ème siècle et  l’apparition des bateaux à vapeur il n’y avait pas vraiment d’alternative aux bateaux à voile.

Le mot bateau vient des vikings. Dans leur langue, ils appelaient leurs bateaux bàtur. Dès la fin du VIIIe siècle, les vikings ont attaqué les pays européens notamment l’Angleterre et la France. La langue anglo normande s’est alors inspiré de ce mot pour donner « bat ». Le terme est ensuite attesté pour la première fois en vieux français en 1138 sous la forme « batel » qui deviendra bateau par la suite. On retrouve encore cette racine dans certains mots d’aujourd’hui comme bateliers ou batellerie.

D’autres mots seront utilisés au cours de l’histoire pour désigner différents types de bateaux. Mais deux termes généraux ressortent : bateaux et navires.
Navire vient de l’indo-européen « naous » qui donne à « navis » en latin.
Aujourd’hui d’un point de vue juridique un bateau est un bâtiment destiné à la navigation fluviale et un navire est un bâtiment destiné à la navigation maritime.

Les 1ers bateaux dans l’histoire de la voile

Difficile de donner une date précise des premiers bateaux car les premiers spécimens ne se conservaient pas très bien. Cependant des outils fabriqués par l’homme datant d’il y a plus de 130 mille ans ont été retrouvés en Crète qui est une île. Il fallait bien avoir inventé des objets flottant pour arriver jusqu’en Crète;)
Des théories avancent que le peuplement d’une partie de l’Océanie s’est fait par voie maritime
Il y a des dizaines de milliers d’années mais là encore difficile de savoir à quoi pouvait ressembler ces navires les plus anciens vestiges retrouvés date d’environ 7000 ans avant Jésus-Christ.
Ce sont des pirogue monoxyle (embarcations d’une seule pièce taillée dans un tronc.)
A cette même époque, on assemblait déjà des morceaux de bois pour former des radeaux. Les premières fonctions d’un bateau, autre que se déplacer sur l’eau, était alors de chasser ou de pêcher.
Quand les populations se sont sédentarisées les bateaux se sont développés pour être utilisés de façon plus pérenne et pour répondre à un besoin croissant des échanges commerciaux.

Les 1ers échanges maritimes

Les échanges maritimes ont débuté dès 7000 ans avant Jésus-Christ Notamment autour de la mer Égée. On transportait alors principalement des obsidiennes. Puis peu à peu les marchandises se sont diversifiées. Ça pouvait être des outils du cuivre, de l’or ou de l’argent.
Pour améliorer la résistance et la capacité de charge des bateaux chacun avait ses techniques. Dans le golfe persique, on utilise des plaques de fibres végétales, du bitume et un peu de calfeutrage pour imperméabiliser des embarcations.
Vers 5000 ans avant Jésus-Christ au Danemark et en Égypte on invente le bordage cousu. C’est un type de bateau constitué de planches ou de peau attachés ensemble grâce à des liens ou du bois flexible. Ça empêche les entrées d’eau sur l’embarcation tout en augmentant sa capacité de chargement. On utilisait alors différents matériaux en fonction de ce qu’on trouve dans la région. Comme notamment du bois du papyrus ou du roseau.

bateau en Bordage cousu
Bordage cousu

La découverte de la voile

On ne sait pas précisément quand la voile a été utilisée pour la première fois. Avant pour se déplacer avec leur bateau, les navigateurs utilisaient des pagaies. Ou encore on faisait du halage. Puis les hommes constatent qu’en utilisant une toile ou une peau de bête ils peuvent exploiter le vent. La voile est née !

La première représentation d’un bateau à voile est retrouvée dans la région de l’actuel Koweït. Elle est datée de la la fin du 5e millénaire avant notre ère. À cette époque des routes commerciales sur des grands fleuves comme le Tigre et l’Euphrate apparaissent. Les historiens pensent que les échanges commerciaux se seraient étendus jusqu’à Oman voire jusqu’à l’Inde.
Avant le 5ème millénaire, l’histoire de la voile reste un mystère. Les archéologues ont récemment pu vérifier grâce à un navire échoué que les bateaux égyptiens possédaient, il y a plus de 3000 ans, un gouvernail traversant la poupe.

Dés 3000 ans avant Jésus-Christ l’utilisation de la voile est assez répandue dans le monde. En Océanie les austronésiens lancent le peuplement de ces îles depuis Taïwan parcourant jusqu’à parfois plusieurs milliers de kilomètres en plein océan.
Grâce à des pirogues à bordage cousu et en transportant jusqu’à 50 passagers. Il n’y a pas de traces précise des bateaux qui ont permis de traverser. C’était vraisemblablement de grands catamarans formés de deux grandes pirogues solidaires. Ce qui permet d’avoir plus de stabilité au large.

Au début l’utilisation de la voile est assez rudimentaire et dès qu’il faut remonter le vent il faut sortir les rames.

Catamaran formé de 2 pirogues solidaires
Catamaran formé de 2 pirogues solidaires

L’essor de la voile dans l’économie

Les voiliers apparaissent de plus en plus sur les cours d’eau et les mers. Les égyptiens utilisent leur voilier en papyrus pour se déplacer le long du Nil. Celui-ci coule du sud au nord. Idéal pour descendre le fleuve et les vents soufflent la majeure partie de l’année du nord au sud. Idéal pour remonter le fleuve à la voile.

Au début la construction des barques et l’utilisation de la voile sont faites pour les travaux des champs. Pour les transports plus lourds comme les pierres des pyramides, ils préféraient exploiter le courant.
Vers 1900 avant JC, les échanges maritimes deviennent si importants en Égypte qu’ un canal est construit pour relier le Nil et la mer rouge. Cet ancêtre du canal de Suez est appelé aujourd’hui le canal des pharaons.

Le commerce les amenant à affronter la mer, ils vont devoir consolider leurs bateaux pour faire face aux vagues et aux vents forts. Cela va se faire en remplaçant le papyrus par des planches de bois et en ajoutant des haubans qui retiennent le mât vers l’arrière. Les voiliers serviront aussi à l’exploration. Les égyptiens auraient même bouclé le premier tour de l’Afrique vers 600 avant Jésus Christ.
D’autres peuples comme les phéniciens ou les grecs vont s’inspirer d’eux pour renforcer leur maîtrise maritime puis vont les surpasser.

Pendant un long moment l’idée de pouvoir avancer contre le vent avec les voiles paraît incongrue et pendant des dizaines de siècles, les navires auront des voiles carrées. Les bateaux à voiles carrées égyptiens ne pouvaient se rapprocher qu’à environ 150 degrés du lit du vent. Soit un angle de 60 degrés dans lequel la voile est utilisable.
Autant dire qu’il fallait avoir les vents favorables pour l’utiliser.
Cependant cette voile associée aux rames permet tout de même de commercer avec des pays lointains tels que l’Inde ou la Chine.
Les navires phéniciens et romains ajouteront un petit mât doté d’une voile à la proue de leur bateau leur permettant de se rapprocher du vent de travers.
La coque va profiter de nouvelles améliorations notamment par les phéniciens. Ils ajouteront une quille pour pour ajouter de la rigidité à leur navire.

Des bateaux pour la guerre

Les puissances ont vite compris que pour asseoir sa domination sur les autres il faut des navires de guerre. Au  6e siècle avant jésus-christ de violentes batailles maritimes ont lieu comme la bataille de Salamine qui opposa les grecs et les perses. Plus d’un millier de trières se sont affrontées dans cette bataille.
Longue d’environ 36 m et large d’environ 6 m, la trière est plus rapide plus maniable et plus solide que les précédents navires de guerre. pouvait atteindre une vitesse de croisière de 5 à 7 nœuds et pouvait même atteindre 10 nœuds quand les hommes ramaient pendant les batailles

La forme de sa coque plate s’enfonçait peu profondément dans l’eau. La trière était donc idéale par temps calme mais très peu stables dans les tempêtes. Ainsi avant la bataille de Salamine les Perses auraient perdu un tiers de leur flotte dans une tempête. Soit 400 triaires.

Même si la trière possède un gouvernail, les marins utilisent encore beaucoup les rames pour se diriger. Le gouvernail d’étambot, proche de ce qu’on a aujourd’hui n’est développé qu’au XIème siècle en Baltique et en Perse. Il arrive en occident qu’à partir du 13ème siècle. Les navires vont continuer de grandir et les gouvernails vont donc profiter de nombreuses améliorations pour pouvoir démultiplier la force du timonier. C’est pourquoi les grands navires passeront d’une barre franche à une barre à roue.
Les améliorations apportées au gouvernail auront une grande importance sur la maniabilité des bateaux et sur leur capacité à remonter au vent.

Trière
Trière

 

Découverte de l’Amérique

Les vikings sont les premiers occidentaux à découvrir l’Amérique vers l’an 1000. Les allers-retours vers l’Amérique  ne vont se multiplier qu’après la re découverte par Christophe Colomb. Sa traversée sera rendue possible grâce à un bateau spécialement conçu par les portugais pour la navigation en haute mer la caravelle

C’est un navire plus maniable avec des voiles triangulaires qui permettent une meilleure orientation par rapport au vent. La Caravelle peut louvoyer , elle conserve des voiles carrées pour les autres allures. Christophe Colomb mettra trois mois pour faire toute la traversée et jusqu’à sa mort il pensera avoir atteint les Indes.
C’est seulement quelques années plus tard que Amerigo Vespucci se rendra compte qu’ils ont atteint un nouveau
continent qui prendra donc son nom.

En Asie aussi

En Asie, les premiers bateaux capables d’affronter la mer et d’ouvrir des routes maritimes n’apparaîtront qu’au VIIIe siècle après Jésus-Christ. Ce retard vient du fait qu’il n’y avait pas d’intérêt commerciaux à proximité et
que la voie terrestre était bien souvent préférable

Au xvème siècle la flotte chinoise ouvre des routes commerciales jusqu’en Afrique grâce à la jonque . Ce bateau est très différents des voiliers occidentaux. La jonque possède des voiles lattées qui permettent de faciliter la manœuvre de réduction de voilure en cas de gros vent. es lattes permettent aussi de rigidifier la voile. La jonque possède plusieurs compartiments étanches qui l’empêchent de couler entièrement en cas de voies d’eau ainsi qu’un gouvernail. Ce sont des éléments dont s‘inspireront les occidentaux pour améliorer leurs bateaux.

jonque impériale
jonque impériale

L’apogée de la voile

Pour les combats maritimes on a longtemps préféré manœuvrer la rame car elle permet au bateau d’être plus réactif. Mais les choses changent avec la construction des galions. ces navires sont équipés de sabord pour
placer un maximum du canons et les combats deviennent alors des échanges de tirs violents.
Ces vaisseaux ayant la capacité de stocker de grandes quantités de marchandises permettent de rapporter les richesses des colonies en Europe. C’est l’âge d’or de la voile.

Déclin de la voile commerciale,  Avènement de la voile de plaisance

Avec la révolution industrielle l’humanité fait des progrès technologiques impressionnants qui permettent de repenser complètement les navires grâce à l’utilisation de nouveaux matériaux et grâce à un nouveau moyen de propulsion : le moteur. Le passage au moteur et à la coque métallique va se faire tout au long du 19e siècle.

Au XVIIe siècle des hollandais décident de faire du bateau à voile pour le plaisir. La plaisance va donner un second souffle à la voile. Elle va surtout se développer et se démocratise et pendant la seconde partie
du XXème siècle avec notamment l’apparition du Vaurien en 1951 un petit dériveur bon marché et robuste

Maintenant les voiliers de plaisance s’uniformisent car les modèles sont produits en série. Les courses de bateaux permettent de continuer à progresser et améliorer les performances des bateaux. Les imoca comme Initiatives-Cœur celui de Samantha Davies et les trimarans de régates peuvent aller jusqu’à à 40 nœuds et ne touchent presque plus l’eau grâce à leurs foils.

40 nœuds c’est seulement 74 km heure ça explique le fait qu’on ait délaissé la voile pour les échanges commerciaux. Mais on étudie de plus en plus la possibilité de remettre des voiles pour économiser du
carburant.bateau. Et même un bateau autonome en énergie, zéro émissions, zéro particules fines, zéro bruits comme l’Energy Observer de Bertrand Picard

Bateau Energy Observer
Bateau Energy Observer